Vers l'horizon

"Le Mystérieux Correspondant et autres nouvelles retrouvées" , Marcel Proust  . Folio classique , mars 2021 195 p, 8,50 eu.

Il s'agit d’une publication tout à fait récente et originale faisant  suite à la mise à jour  de 9 nouvelles inédites de Marcel Proust et qui  se trouvaient  chez Bernard de Fallois .

En effet ,ce dernier étant décédé en 2018 , on les a découvertes à son domicile . 

Mais ,qui est ce Bernard de Fallois qui a reçu un hommage national de la part du Président Macron ?

de Fallois, homme de lettres et très érudit après avoir été directeur chez Hachette, a créé sa propre maison d’édition . Outre avoir écrit sur l'œuvre et la vie de Marcel Proust , il a écrit de nombreux articles et ouvrages sur différents  écrivains.

Ces 9 nouvelles assez courtes , traitent de souvenirs et réflexions que Proust écrivit avant le début du vingtième siècle .

Il les avaient gardées à sa discrétion car ,toutes effleurent  de façon discrète et subtilement cachée , son homosexualité dont il ressentait la culpabilité .

J’ai apprécié  au cours de leurs lectures une mémoire très précise des faits et du ressenti émotionnel et affectif  que Proust pouvait en dégager .Que ce soit dans les descriptions des personnages évoqués, des décors intérieurs et extérieurs ,des odeurs et des lumières .

Très fréquemment, on y débusque des thèmes se rapportant à l’amour et la jalousie .Souvent des impressions d’échecs et de questionnements  sur les fondamentaux de l’existence terrestre . 

Quoique courtes , elles sont assez détaillées pour nous balader avec agrément dans les salons parisiens où se côtoient aristocrates et bourgeois nonchalants . 

La longueur des phrases proustiennes est telle que, une fois assimilées , on en a oublié le début et  l'entièreté du message qu’il tente de nous soumettre .   

Finalement, j’ai trouvé que ces nouvelles sont plus un exercice de lecture plutôt qu’un agrément ou d’un grand intérêt .  

Voici pour conclure cette critique ; un extrait p 78 de “ C’est ainsi qu’il avait aimé “ .

“Or ces moments dont l’attente avait fasciné une de ses années, qui ne semblaient jamais qu’approchés et qu’il aurait voulu posséder jusqu’au-delà de la mort, il n’en retrouvait pas plus la trace l’année d’après dans son souvenir, que les enfants ne retrouvent de leurs châteaux défendus avec tant de passion, à la marée suivante . Le temps comme la mer emporte tout , et nos passions, non pas dans les vagues, mais sous la calme, l'insensible et sûre montée de son flot comme des jeux d’enfants. Et quand il souffrit trop par la jalousie Dieu le détacha lui-même de celle par qui il aurait voulu souffrir toute sa vie ,si par elle il ne pouvait être heureux .”