Jillian CANTOR, La Vie Secrète d’Elena Faber, par isabelle Regout
Jillian CANTOR, La Vie Secrète d’Elena Faber, par Isabelle Regout
L’histoire a l’Autriche de 1939 comme cadre.
Kristoff, orphelin de 18 ans, est engagé comme jeune apprenti par Frederick Faber, le plus renommé
graveur de timbres de son temps. Il apprend le métier avec ce maître exigeant mais bon. Le burin est
un instrument difficile à maîtriser. Avec persévérance, Kristoff s’exerce dans l’atelier, souhaitant
ardemment être digne de la confiance qui, pour la première fois de sa vie, lui est témoignée.
Avec cette formation, c’est aussi le gîte et le couvert qu’il reçoit dans cette famille juive chaleureuse
et accueillante. Si Miriam, la cadette de la famille Faber, est une adolescente enjouée, Elena, l’aînée,
est méfiante et assez distante. Après la Nuit de Cristal, ces jeunes gens ne pourront compter que sur
leur courage et leur détermination pour affronter leur destin.
En 1989, à Los Angeles, une enveloppe attire le regard d’un expert en philatélie. Retrouvera-t-il la
trace de la famille Faber ?
Comme très souvent aujourd’hui, le récit fait de réguliers allers-retours entre plusieurs époques :
l’Autriche de 1939 et le monde occidental de 1989.
C’est la première fois qu’un auteur m’entraîne dans le monde du timbre et de ses graveurs. Hélas, le
sujet n’est pas exploité à fond. Néanmoins les personnages sont attachants. Hommes et femmes de
conviction, respectueux de leurs aînés et patriotes, ils nous posent la question : « jusqu’où peut aller
l’attachement à son pays ? »
Le style est clair, le récit nuancé, l’histoire épouse fidèlement la grande Histoire.
Si ce n’est pas de la grande littérature, La Vie Secrète d’Elena Faber est en tout cas un récit touchant,
palpitant, un très bon moment à passer avec des personnages qui nous réserveront plus d’une
surprise.
Jillian CANTOR, La Vie Secrète d’Elena Faber, édité à La Librairie Générale Française (département
Préludes), 2018. 377 pages.
Titre original : The Lost Letter, Riverhead Books, New York, 2017.