"Premier sang d'Amélie Nothomb par Remy Monget
"Premier sang" d'Amélie Nothomb par Remy Monget
"Premier sang d'Amélie Nothomb. Éditions Albin Michel.173 pages. 17,90euros.Prix Renaudot décerné le 3 novembre 2021
Amélie Nothomb, a écrit avec premier sang un récit d'une grande justesse, véritable hommage à son père Patrick Nothomb, diplomate belge décédé le 17 mars 2020. Les liens du sang sont présents comme fil conducteur de cet ouvrage singulier. En incipit de ce roman figure, la citation de Sacha Guitry :"Mon père ce grand enfant que j'ai eu quand j'étais tout petit." Il s'agit des mémoires fictifs de son papa.
Le lecteur voit grandir le petit Paddy. L'école maternelle, au coin de la place de Jamblinne de Meux, puis le parcours initiatique au cœur de la fratrie des Nothomb, forgent la caractère du héros. La scolarité à école élémentaire est entrecoupée de séjours, pendant les vacances au château du Pont d'Oye dans les Ardennes belges. au cours d'une nuit nuit saisissante au sein du dortoir des enfants, la peur de nuit saisit le jeune héros
"A cet instant une chouette hulula, dans la forêt toute proche. Je n'avais jamais entendu cela. Ce cri me déchira le cœur. Si j'avais dû exprimer ce que je ressentais depuis mon arrivée, j'aurais trouvé ce hurlement si dur qui disait pêle-mêle l'extase et l'appel au secours." page 53.
Le cri de la chouette exprime sa joie d'être là et sa désespérance face à un univers très dur à vivre.
Le jeune héros s’évanouit à la vue du sang, cela sert de fil conducteur au roman. Pourtant, négociateur à Stanleyville au Congo-Kinshasa en 1964, le héros surmonte sa peur dans des conditions terribles. En quatrième de couverture figure la phrase :"Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre."