"recueil de poèmes", Nusa, de Nada Skaff par Remy Monget
"recueil de poèmes", "Nusa", de Nada Skaff par Remy Monget
"Nusa" de Nadia Skaff. Prix de poésie 2021 Yolaine et Stephen Blanchard. Collection Florilège. Éditions France Libris. 48 pages. Prix : 10 euros.
Nadia Skaff est née à Beyrouth, en 1869. Après des études de microbiologie à l'université américaine de Beyrouth, elle collabore pendant à un hebdomadaire de langue française. En 1998, avec son mari italien, elle s'installe à Naples. Devenue créatrice de bijoux, mais toujours passionnée de poésie et de la littérature, elle obtient une maitrise en langue et littérature française à l'université orientale de Naples. Elle est maintenant membre du prix international de poésie "Léopold Sedar Senghor, depuis 2018 et enseigne le français dans les établissements scolaires italiens depuis 2018. Nusa est son second recueil de poésies en langue française après Fleurs de sel paru en 2013, aux éditions Dar An Nahar.Elle a publié en outre en 2020 un recueil de poèmes en italien. : Il pinto di rugiada, aux édition MR editori, ainsi que deux nouvelles aux éditions de l'université orientale de Naples.
Nusa, est un recueil de poésies, ce nom est un acronyme, c'est le surnom de l'auteure, il vient d'un emprunt au poète libanais Georges Schéhadé. Il exprime une urgence et une déchirure liée à l'exil. Un des poème s'intitule 1975, et porte sur la guerre au Liban et l'exile. L'auteure exprime la douleur de la perte de sa patrie : le Liban. Sa terre d'accueil est l'Italie. Naples :"La ville où tout est soleil" mais "Où la misère peut être dure": est source d'inspiration. La découverte se poursuit "sur la côte d'Amalfi", "dans l'ombre des citronniers". Il y a dans les poèmes de Nusa la volonté de faire passer le parfum des lavandes. "Les souvenir en sarabande d'une fée tisserande".
Les souvenirs de "Swafar", village libanais, alimente son inspiration. Les souvenirs du Liban, reviennent par grappes de nostalgie. Les couleurs, leurs richesses,"entre azur et blancheur" inspirent la poétesse francophone. Elle rend également hommage à Chagall, "peintre des mots. Compositeur de symphonies d'amour." Cet artiste était comme cette poétesse un exilé et un déraciné.
Nada décrit également la Villa Borghèse. La culture latine est présente dans son identité, comme pour Dante, père de la langue de Pavese, vouant un attachement sans borne à l'Italie, sa terre d'accueil, et cependant toujours en quête de la blessure ouverte de l'exil. L'expression de Nada Skaff traduit une fraternité toute poétique.
Voici le poème : Duo page 9:
"écume blanche sur ondes saphir,
algues émeraude,
plants de châtreuse,
duo de femme
muettes silhouette
aux ombrelles en dentelles
dans l'infini des dunes.
Cela fait du bien de lire des poèmes dont le lien géographique est la "Mare Nostrum", comme Ulysse nous faisons un beau voyage poétique en lisant ce recueil.